1. Virginie, nous nous retrouvons en 2022 pour un nouveau projet. Qu'est-ce qui te relie particulièrement à TAKINOA ? 

Nous avions effectivement collaboré en 2015, alors que j’étais consultante en Suisse. Dès notre première rencontre, notre attachement commun à la nature et aux valeurs de la terre est ressorti. Ce qui m’interpelle avec cette plateforme TAKINOA, c’est la démarche sociétale. Chacun d’entre nous est concerné, et nos habitudes alimentaires se dessinent au plus tôt dans l’enfance. Il est temps d’oser dire que nos choix quotidiens ont un impact direct sur notre énergie, santé physique et mentale incluse. Contrairement aux apparences, la décision de bien se nourrir ne devrait pas seulement relever d’un chiffre sur une balance.

2. Quelle a été ton intention pour ce projet de photographie illustrant les rubriques de la plateforme ?

Lorsque tu m’as parlé de ce projet à l’automne dernier, j’ai rapidement commencé à percevoir des images, à mi-chemin entre la recherche métaphorique et sculpturale. Une image parle plus que mille mots, c’est une citation bien connue. Mon intention et envie était de créer du lien entre le public et ce projet. Je travaille dans la communication depuis de nombreuses années, un lien très fort avec la photographie s’est développé. Je me suis laissée porter vers un style original et audacieux, en tâchant de respecter la simplicité et l’authenticité propre à TAKINOA.

3. Comment arrives-tu à traduire tes idées au sujet de la nutrition afin de les rendre accessibles au plus grand nombre ? 

Je privilégie généralement la lumière naturelle et les couleurs saturées. Le shooting a eu lieu au printemps, les journées étaient très ensoleillées – un contexte idéal. Ensuite, c’est l’intuition qui est intervenue. Pour la plateforme TAKINOA j’ai choisi l’assemblage opportun de légumes et de fruits au végétal et au minéral, avec parfois des objets de la vie courante. Le jeu fait partie intégrante de la phase de création.

4. Quel a été ton parcours personnel ? 

Il a été riche en expériences et en rencontres dans différents pays et domaines d’activité. J’ai vécu plus de dix ans à l’étranger, dont huit à Zurich. Le côté « multi-potentiel » et hyperactif m’a accompagné depuis l’adolescence, je me suis longtemps nourrie de plusieurs centres d’intérêt. Faire un choix n’était alors pas concevable. Et puis un jour, sous la pression, j’ai reçu un diagnostic médical assez sévère. Cela a été la sonnette d’alarme pour prendre conscience de la fragilité de la vie et de l’impact des émotions toxiques sur la santé. Le développement personnel, puis le yoga et la nutrition ont croisé mon chemin. Ils continuent à ce jour de m’accompagner dans un bien-être quotidien. Cela implique néanmoins une vraie discipline.

5. Comment l'intelligence émotionnelle dont tu es spécialiste peut-elle aider à transformer ses habitudes alimentaires ?

Le système en place commence à peine à être remis en question, on prend de plus en plus conscience de l’influence du marketing dans les supermarchés et les médias. On est touchés par des mots, des formes, des couleurs, des sensations visuelles ou auditives. Au départ, nos choix alimentaires relèvent de notre état émotionnel. Quand on a besoin de réconfort par exemple, on se dirige instinctivement vers le sucre. Écouter et comprendre l’émotion qui se cache derrière, puis prendre en compte le besoin me semble essentiel. On ne change pas du jour au lendemain, c’est un processus et le changement commence par la connaissance de soi. Pour ma part, mes choix m’apportent plus de sérénité que de frustration, parce que je pense à ma santé sur le long terme. Dans notre métier de l’accompagnement, nous constatons que chacun d’entre nous peut apprendre, désapprendre, changer de paradigme quand le besoin se fait sentir et quand il le veut vraiment. L’essentiel est de ne pas trop attendre ; la vie récompense l’action.

Langue originale : Français